jeudi 7 février 2013

05/02/2013



05/02/2013 : La réalité en pleine Face !




8h : deuxième jour de stage, nous sommes avec Denis notre deuxième référents, et nous commençons par les pansements d’une patiente qui suite à une complication d’une fièvre typhoïde à eu une péritonite avec perforation intestinale, cette dernière a bénéficié d’une chirurgie digestive pas laparo avec colostomie provisoire. Nous arrivons donc dans la chambre pour refaire le pansement que nous n’avons encore jamais vu. À l’entrée dans la chambre une odeur nauséabonde est présente nous ne savons pas à quoi nous attendre. À l’ouverture du pansement c’est le choc, la poche de colo est substituée par un sac plastique maintenu avec du sparadrap. Tous les points de la laparo on sautés la cicatrice d’une vingtaine de centimètre de long et d’une dizaine de centimètre de profondeur est remplie de pu ! Même préparées jamais nous n’aurions pu imaginer cela. Les soins commencent, la patiente n’a aucun antalgique les plaies sont à vifs et elle, subie, ne se plaint pas, prend sur elle, nous voyons la souffrance dans ces yeux c’est intenable, nous sortons de la chambre….

Les aides soignantes nous consolent et ne veulent pas que nos larmes coulent. Elles nous disent que malheureusement il y a bien pire. Nous avons néanmoins réussi à retourner dans la chambre pour terminer les soins. Trente minutes après le Dr Séry nous demande de le suivre afin de constater des plaies sur une patiente juste entrante. Nous nous dirigeons dans sa chambre. Cette dernière est allongée sur le lit, un pagne recouvre ses jambes. L’odeur de mort qui envahit nos narines nous laisse imaginer l’ampleur des plaies. Arrivées près d’elle elle ouvre son pagne, ses deux jambes des genoux jusqu’aux pieds sont nécrosés, la chaire est à vif. Après des examens sanguins le directeur de la clinique diagnostique un diabète de type 1 et la transfère vers un centre de diabétologie mieux adapté pour sa prise en charge. En effet il y a un mois elle a perdu une trentaine de kilos, a eu de petites plaies aux genoux qui se sont rapidement surinfectées.



Suite à ses deux évènements éprouvants, la naissance d’un enfant à soulagé notre mal être.



Après deux jours nous prenons conscience que l’accès et les qualités des soins est totalement différente du système de santé Français. Malgré toute l’humanité et la volonté du directeur et de l’équipe soignante de la clinique d’adapter des tarifs de soins sociaux accessibles à tout individu, la majorité des Ivoiriens de bénéficient pas de sécurité sociale. De ce fait ils doivent payer leurs soins afin d’en bénéficier. En conséquence tous les soins sont faits de façon rudimentaire et précaire car la population n’a pas les moyens financiers de payer les dispositifs médicaux nécessaires pour leur prise en soin optimale.

Ex : une seringue pour toute l’hospitalisation, un gant en guise de garrot, une tubulure pour toute l’hospitalisation, un pot de Bétadine pour plusieurs mois, une compresse coupée pour de nombreux soins… etc.

Le Dr Séry avance le maximum des soins lorsque les patients ne peuvent pas assurer le financement et les renvoi à l’hôpital public quand les soins dépassent ses compétences matérielles.

 
Pour décompresser de cette journée formatrice et enrichissante nous sortons dans le village avec les amis de Lucie, manger APF (Atieke poisson fumé) et boire une bonne bière du pays dans un maquis.



 

2 commentaires:

  1. Pouah... difficile de retenir ces larmes en lisant tout ça... C'est à ce moment qu'on réalise la chance qu'on a...
    Je pense fort à vous <3, Amélie D.

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  2. la chair de poule en lisant votre récit, j'imagine que cela doit être difficile, mais quel enrichissement professionnel et personnel pour vous les filles. pleins de gros bisous

    Carine

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